Je connaissais peu la
filmographie de Tim Burton mais j'en ai beaucoup entendue parler, et
pas en bien. Je me suis donc décidé à voir quelques uns de ses
films pour me faire ma propre idée et je pense avoir compris
pourquoi ce réalisateur est si peu apprécié par la critique. Tim Burton n'a de
cesse de reprendre la recette de ses premiers succès ce qui lui
permet d'assurer la réussite commerciale malgré le manque
d'originalité.
Le film Dark Shadows,
un titre à destination des fans de Burton et sans aucune
signification, en est une parfaite illustration. Dans une ville
portuaire (de pêche) américaine des années 1960, Barnabas Collin
se réveil après deux cent ans de sommeil et se décide à sauver
l'entreprise familiale mise à mal par la sorcière qui l'a condamné
à l'immortalité. Pour changer des films
de Burton, Johnny Depp, qui est d'ailleurs coproducteur du film,
tient le rôle principal du vampire, personnage qui semble avoir été
écrit spécialement pour l'acteur. Dans le film, Collins est
confronté à la fois à l'amour et à la mort et ce vampire
charismatique est très attiré par le « bassin fertile »
des femmes, qui tombent toutes une à une sous son charme mais qui
constituent aussi sa plus grande faiblesse. Comme pour Crane de
Sleepy Hollow, Barnabas
n'aura qu'un véritable désir, celui de conquérir l'amour de sa
vie, incarné par la gouvernante Victoria.
J'ai bien apprécié la
direction artistique et le rythme du film et l'histoire de la famille
Collins aurait pu être intéressante si le film n'était pas pollué
par les relations sentimentales du vampire et, surtout, par le fan
service, les anachronismes et les placements de produits. Pourquoi,
face à un compliment de Barnabas, le docteur Julia ne pense qu'à la
fellation pour le remercier ? Pourquoi un logo commercial bien
connu représente Méphistophélès ? Pourquoi la sorcière
Angélique ne trouve-t-elle que sa culotte à offrir à Barnabas ?
Pourquoi Carolyn se transforme-t-elle en loup-Garou ? Je
comprend bien le lien entre sexualité et vampire mais la légèreté
de la mise en scène fait que, comme avec Beetlejuice,
que je n'avais pas trop apprécié, le film ne se prend pas au sérieux et ne propose rien d'autre qu'un simple divertissement.
C'est
une particularité assez récurrente (et lassante) de Burton que
d'assaisonner ses univers sombres par une touche d'humour grotesque
qui amène bien souvent le film à se ridiculiser lui-même. Au delà du style artistique séduisant qui suffit généralement à
caractériser ses films, je trouve dommage que le réalisateur traite
toujours les mêmes thématiques et personnages en étouffant son propos
sous une accumulation de fan service. Je pense que cela explique
l'accueil mitigé de ses derniers films malgré de hauts bénéfices
économiques, le nom de Burton est devenu une marque commerciale au
détriment du réalisateur qu'il devrait désigner.
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