Le Hobbit : la désolation de Smaug

     J'avais été gentil, il a un an, à propos du premier film de la trilogie : celui-ci respectait effectivement l'histoire et, plus ou moins, l'univers de Tolkien. Ici, La désolation de Smaug s'en écarte définitivement.

Le grand hall elfique n'est pas exactement fidèle au livre mais il est très réussi.

     Bon, déjà le son était coupé au début de la séance et le film dût être relancé... Quand ça commence mal, il est rare que cela finisse bien (tiens ! ça me rappelle le début de L’île à hélice de Jules Verne). Je passe rapidement sur le passage avec Béorn, la Forêt noire, ses araignées, la forteresse elfique et la descente du fleuve en tonneau : toute cette partie (qui représente la plus grosse partie du livre) est bâclée en même pas une heure et demi, en comptant en plus les péripéties de Gandalf. Aussi, Béorn est un peu trop maigre et pas du tout crédible, Gandalf n'entend pas de voix, Kili ne fut jamais blessé, ...etc.

On a le droit à un nouveau couple Theoden/Grima dirigeant Lac-ville Esgaroth.

    Je n'ai rien au fait de rendre épique (et toujours avec l'humour familiale à la Pirates des Caraïbes) ce qui ne l'est pas mais, la goutte qui fait déborder les toilettes, c'est "Lac-ville". Il s'agit bien sûr de Esgaroth... 

     Dans le livre, il n'y a pas d'attaque d'orcs, les elfes n'ont que faire de la ville et des nains et ces derniers y arrivent en pleine nuit, renfermés dans leurs tonneaux depuis le royaume elfique. Pas d'histoire d'amour non plus, les nains sont rapidement accueillis en triomphe par la population, mais pas par Bard qui les rencontre alors pour la première fois. La montagne ne se trouve pas à un jour d'Esgaroth, les nains y vont tous ensemble et en cherchent l'entrée pendant des jours et ne croisent jamais le dragon qui s'en va après son entrevue avec Bilbo. Enfin, les nains sont lâches et laissent au hobbit le soin de cambrioler Smaug. Difficile de faire plus infidèle (exception faîte pour Eragon).

Tauriel et Legolas, deux personnage inexistant dans Le hobbit.

     Si on oublie que la trilogie est une adaptation du roman The hobbit de Tolkien, elle n'est pas mauvaise et sait se faire apprécier par un large public. Les plans, derrière la 3D acceptable (j'étais plus proche de l'écran cette fois), restent beaux et les décors sont fidèles (sauf pour le grand hall des elfes peut-être). Smaug est magnifique et représente parfaitement le dragon imaginé par Tolkien. Ce sera sûrement une agréable trilogie de heroic-fantasie ... si on a pas lu le livre.

Heureusement, quelques scènes anodines sont parfaitement retranscrites.

     Pour la cerise sur le gâteau, je te renvoie à la critique (un peu trop dure) de Dimitricycle mais qui traduit bien le ressenti d'un fan de Tolkien.